Soutenance de thèse de Giulia BUFFOLI

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Géographie
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Lieux de transit,Cohabitation spatiale,Temps de la ville,Chronotope,Durée,Mémoire
Keywords
Places of transit,Spatial cohabitation,City time,Chronotope,Duration,Memory
Titre de thèse
Temps, mouvement, espace urbain. Les « lieux de transit » : une asynchronie urbaine ?
Time, movement, urban space. "Transit places": an urban asynchrony?
Date
Vendredi 22 Septembre 2023 à 9:00
Adresse
Palazzo Badoer. San Polo 2468. 30125 Venise, Italie
Salle Tafuri
Jury
Directeur de these M. Pierre SINTES Aix Marseille Université
Directeur de these M. Pippo CIORRA IUAV
Examinateur Mme Mona FAWAZ American University of Beirut
Examinateur M. Paolo CUTTITTA Dipartimento di scienze della formazione - SPS/08 – DISFOR - Sociologia dei processi culturali e comunicativi - Université de Gênes
Examinateur Mme Nausicaa PEZZONI Politecnico de Milan
Rapporteur M. Alain GUEZ Ensa Paris Malaquais
Rapporteur M. Marco CREMASCHI Sciences Po Paris

Résumé de la thèse

Le projet de recherche entend questionner la transformation spatiale des « lieux de transit » pour personnes migrantes dans l’Europe du 21e siècle. Il s’agit d’analyser les relations entre ces lieux et la ville contemporaine, comment cette dernière se transforme ou doit se transformer en tenant compte – ou non – de leur existence. Les « lieux de transit » sont inscrits dans un temps court, à durée « normativement » limitée ; leur existence a toutefois un impact sur la morphologie de la ville selon une (plus ou moins) longue durée. Plutôt que de les considérer ou comme des « hors lieux » ou comme des « hauts lieux » (médiatiques le plus souvent), partons du postulat qu’ils sont, à l’instar des autres éléments du puzzle urbain, des lieux qui (dé)structurent, organisent, nervurent la cité et la vie de ceux qui l’habitent. Caractérisés par une temporalité spécifique, celle où l’exil se fait attente, ces lieux sont « intervalles » car ils sont tout autant des périmètres obéissant à des dynamiques sociales et spatiales particulières que des « poches de temps » qui recouvrent des manières, désynchronisées ou mal synchronisées par rapport à la « pulsation urbaine », de vivre ce territoire. La question du temps est dès lors une entrée déterminante pour lire la relation entre ces lieux. Agréger ici l’espace et le temps revient à « découvrir » ce qui constitue un maillage, paradoxalement peu visible et pourtant matriciel de l’espace urbain où les nœuds se nomment chronotopes (rythmes), continuités urbaines (durée) et résistances spatiales (mémoire). Ceci est ma ligne d’horizon. À partir de cinq cas d’étude (Calais, Lampedusa, Lavrio, Lesbos, Amman/Zaatari), cette thèse propose un point de vue sur les dynamiques qui président à l’intégration, ou non, des « lieux de transit » dans un maillage qui les dépasse et spatialement et temporellement.

Thesis resume

The aim of the research project is to examine the spatial transformation of “places of transit” for migrants in 21st century Europe. The aim is to analyse the relationship between these places and the contemporary city, and how the latter is being transformed, or should be transformed, taking account - or not - of their existence. Transit places are part of a short timeframe, with a normatively limited duration; their existence, however, has an impact on the morphology of the city over a (more or less) long period. Rather than considering them as “out-of-the-way places” or as “high places” (usually in the media), let’s start from the premise that, like the other elements of the urban jigsaw, they are places that (de) structure, organise and shape the city and the lives of those who live there. Characterised by a specific temporality, one in which exile becomes waiting, these places are “intervals” because they are as much perimeters obeying specific social and spatial dynamics as they are “pockets of time” covering ways of living in this territory that are out of sync or poorly synchronised with the “urban pulse”. The question of time is therefore a key factor in understanding the relationship between these places. Bringing space and time together here amounts to “discovering” what constitutes a mesh, paradoxically not very visible and yet the matrix of urban space, where the nodes are called chronotopes (rhythms), urban continuities (duration) and spatial resistances (memory). This is my line of enquiry. Based on five case studies (Calais, Lampedusa, Lavrio, Lesbos, Amman/Zaatari), this thesis offers a viewpoint on the dynamics that govern the integration, or otherwise, of “places of transit” into a network that extends beyond them both spatially and temporally.